Post Covid-19 : va-t-il y avoir une baisse du prix de l'immobilier ?
Suite à la crise sanitaire qui touche la France depuis plusieurs semaines, de nombreux français sont en état d’alerte et attendent de savoir si le marché de l’immobilier va baisser. Il est à l’heure actuelle beaucoup trop tôt pour mesurer les conséquences précises sur le marché, néanmoins on peut déjà tenter de se projeter dans un avenir plus ou moins proche.
Un marché au ralenti voire à l’arrêt total
2019 fut une année euphorique pour le secteur, les transactions avaient franchi la barre du million et le printemps 2020 était déjà pressenti comme exceptionnel. Janvier et février furent marqués par une hausse particulièrement élevée pour preuve les tarifs dans les dix plus grandes villes de France avaient grimpé de 0,2 % et allaient jusqu’à 0,5 % à Paris.
Les quinze premiers jours de mars attestaient à leur tour du dynamisme du marché, mais c’était sans compter l’annonce du confinement qui a stoppé net la frénésie du marché immobilier. En effet, depuis le 17 mars, il n'y a plus de visites, puisque toutes les agences sont fermées et que la visite d'un logement n'est pas considérée comme un déplacement nécessaire durant la période de confinement.
Seul le décret du 3 avril autorise la signature des actes notariés "à distance" pour ainsi poursuivre les transactions mais cet outil est loin d’être généralisé et les transactions se font moindre. En parallèle, bon nombre d’acheteurs se sont dégagés de leur compromis de vente grâce au délai de rétractation. En effet, ces derniers espèrent que cette crise sanitaire aura une incidence sur le prix de l’immobilier et préfèrent donc repousser leur achat de quelques mois.
Deux scénarios post confinement
Deux scénarios se dessinent La première hypothèse suppose une sortie de crise rapide où les différentes mesures prises par le gouvernement et par la Banque Centrale Européenne porteraient leurs fruits. Dans ce cas, selon les experts du secteur le marché immobilier pourrait connaître une reprise dynamique et, sans trop de heurts, dès septembre.
Le directeur de la FNAIM a indiqué, sans donner de chiffre, que « la baisse des prix devrait être moins importante que lors de la précédente crise de 2009 (baisse de 7 à 8 %), étant donné que la demande restera plus soutenue, surtout dans les grandes villes ».
Le second scénario est, quant à lui, beaucoup plus sombre concernant l’avenir. Si l’état impose un nouvel épisode de confinement dans les semaines voire les mois à venir, cela entraînerait de nombreux dépôts de bilan et une augmentation de nombre de personnes sans emploi. A noter que le 1er avril, le premier Ministre a annoncé à l’assemble nationale qu’il y avait 3,6 millions de personnes au chômage partiel soit 20 % du secteur privé. Et pour une personne sans emploi, l’investissement dans l’immobilier est loin d’être une priorité. Par conséquent si la demande diminue, les prix pourraient suivre la tendance.
Le déconfinement : l’enjeu principal
« L'élément clé sera la durée de l'épidémie en France, en Europe et aux Etats-Unis » estime Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération Nationale de l'Immobilier (FNAIM). Sans surprise, « plus l'épisode se prolongera et plus la perspective d'un effacement rapide de la crise s'éloignera » poursuit-il.
L’élément clé sera la durée de l’épidémie en France mais également dans le monde. Malheureusement, comme l’a expliqué Edouard Philippe lors de sa conférence de presse du 19 avril, « Cette crise sanitaire n'est pas terminée. La situation s'améliore progressivement, lentement mais sûrement. (…) Ce serait une erreur de se dire que cette crise est derrière nous ». Elle « va entraîner une crise économique. Cette crise ne fait que commencer et sera brutale. »
En attendant, depuis le début du confinement aucune baisse des prix n’a été constatée. Il faudra donc être attentif à la sortie du confinement du 11 mai et observer la réaction des banques, des marchés financiers et l’attitude des français face à cette crise sanitaire sans précédent.