La blockchain et la numérisation de l’immobilier
Depuis quelques mois, le terme « révolution » est souvent associé à la Blockchain. Grâce à cette technologie, l’immobilier pourrait voir des modifications profondes dans le fonctionnement de son marché aussi bien dans le domaine de l’asset management que pour la structuration de levées de fonds.
Tout d’abord qu’est-ce que la Blockchain ?
C’est une technologie de stockage et de transmission d’informations sécurisée, transparente, et fonctionnant de manière autonome. Ainsi la blockchain constitue une base de données qui contient tous les échanges entre ses utilisateurs depuis sa création. Elle est partagée entre ses différents utilisateurs et sans intermédiaire afin que chacun puisse vérifier la validité de la chaine. Le mathématicien J.P. Delahaye précise « c’est un très grand cahier, que tout le monde peut lire gratuitement et librement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible. »
L’application de la blockchain à l’immobilier ?
Le secteur bancaire est très actif en matière de blockchain notamment sur la traçabilité des transactions, toutefois beaucoup moins d’initiatives voient le jour dans le domaine de l’immobilier ou des investissements participatifs. Pourtant les signaux positifs sont au vert tant le secteur est prédominant dans notre économie que soumis à une forte régulation, normes, contraintes techniques et exégétiques, subventions…
Le marché de l’immobilier est en quête d’une transparence que seule la technologie blockchain peut apporter. Entre vérifications d’informations, mise à disposition publique des données de propriétés et l’instantanéité des transactions, voici un tour d’horizon des applications pertinentes de la blockchain à l’immobilier :
- La sécurité des informations : nous avons vu que l’information ne peut être altérée puisqu’elle est immuable dans le registre créé sur la blockchain. Il en découle une diminution du risque de fraude et des travaux de vérification et d’expertise. On peut alors imaginer par exemple, l’adoption de cette technologie pour optimiser des registres de titres pour des investissements dans l’immobilier.
- Des transactions plus fluides, rapides et automatisées : du fait de la véracité de l’information transmise il n’y a plus besoin de vérifier systématiquement la teneur de celle-ci. La transmission d’une information bancaire ou d’un acte de propriété est forcément « vrai ». De plus avec l’intégration de smart contract, contrats adossés à la blockchain et programmables, il devient possible d’automatiser différentes transactions. In fine nous obtenons un marché où les crédits sont accordés plus rapidement, les transactions dématérialisées sont fluidifiées, les revenus immobiliers sont alloués automatiquement au bénéficiaire…
- Une transparence accrue dans l’accès et l’échange des documents : la sécurisation de l’information instaure un cadre de confiance entre tiers favorisant la transparence. Pour donner un exemple concret : une commune pourrait alors inscrire son registre cadastral sur la blockchain et pouvoir vérifier en temps réel que toutes les données sont justes. Dans le cas où elle doit apporter une modification, celle-ci est automatiquement reportée dans la blockchain. De plus en plus d’acteurs publics s’intéressent à la blockchain pour cette application. La numérisation des données qui parfois ne l’étaient pas jusque-là, rend ces informations accessibles à tous.
- La suppression d’intermédiaire avec les Smarts Contracts : outre l’apport de fluidité dans les transactions, ces derniers permettent la réalisation d’une action prédéfinie sans nécessité de passer par des tiers habituels. On superpose un programme informatique au contrat traditionnel, qui définit les obligations des parties, qui vérifie automatiquement que les conditions soient remplies et exécute les termes du contrat en conséquence.
Dans une étude intitulée « Blockchain profiles in innovation », Goldman Sachs précise que l’enregistrement des biens immobiliers sur un registre permettrait à l’économie américaine d’économiser entre 2 et 4 milliards de dollars. L’on comprend alors aisément que la technologie blockchain, bien qu’embryonnaire dans le secteur de l’immobilier, induit une réduction globale des coûts.